La mise sur pied d'objectifs est pratique courante dans le monde de l'entraînement. C'est quelque chose d'encouragé, voire même obligatoire lorsqu'on débute un abonnement au gym.
Pourtant, notre expérience nous indique que mettre un objectif peut parfois être nuisible.
Pourquoi est-ce que maintenant on évite les objectifs au Club Bonzai ? Sur quoi s'appuyer sinon ?
3 raisons d'éviter les objectifs d'entraînement
1) Les objectifs nuisent au bonheur
Quand on se fixe un objectif concret, on se dit essentiellement qu'on ne sera pas heureux avant l'atteinte de cet objectif. Se fixer un objectif, c'est se rajouter un poids inutile sur les épaules.
Par exemple : je veux perdre 15 lbs d'ici l'été. Qu'est-ce que ça implique d'ici là, que l'on ne s'aimera pas ? Et qu'est-ce qui arrive si on n'atteint pas cet objectif ?
Même chose pour un objectif de performance; je veux courir 5 km d'ici la fin du mois.
Les objectif peuvent être nobles en soi; mais il y a un lien réel entre ceux-ci et le changement de perception que l'on a de soi. Cette perception est altérée jusqu'à la complétion (ou non) de cet objectif.
2) Les objectifs s'agencent mal à une pratique à long terme
Un objectif, c'est bien pour commencer, se motiver à débuter. On constate par contre que lorsque l'objectif est atteint, la motivation diminue voire s'annihile complètement. On a vu plusieurs clients arriver avec un objectif précis en tête, l'atteindre, puis arrêter du jour au lendemain. Le même phénomène affecte les olympiens; après la période de compétition ils sont parfois déprimés. Après tout, ils sont les meilleurs au monde ? Que reste-t-il à accomplir ?
Une pratique d'activité physique dans la durée s'inscrit mal avec la poursuite d'objectifs précis.
3) Les objectifs sont parfois impossibles à atteindre
Une des règles de base lorsqu'on établit un objectif, c'est de s'assurer que celui-ci est réaliste. Par exemple : je vais courir un 10 km à la fin de l'été. Même si on peut, avec l'expérience d'un entraîneur et la science, prévoir de quelle façon il faut augmenter le volume d'entraînement hebdomadaire pour passer de ''je ne cours jamais'' à ''je cours 10 km d'ici la fin de l'été'', il y a plusieurs variables qui sont incontrôlables. Est-ce qu'on va se blesser ? Est-ce que je vais aimer ça ? Est-ce que la température sera de mon côté ? Est-ce que mon corps va s'adapter aussi rapidement que ce que j'estime ?
La réalité c'est qu'il y a plusieurs variables qui sont incontrôlables.
Alors sur quoi s'appuyer pour se motiver ? Quel rôle un objectif peut-il avoir si ce n'est pas pour essayer de l'atteindre ?
Mettre l'emphase sur le processus
On part de la prémisse qu'on veut courir 10 km à nouveau et on vous invite à vous questionner; que fait quelqu'un qui court régulièrement 10 km ? Quelles sont ses habitudes de vie ? Comment structure-t-il son entraînement ? On suggère même d'aller plus loin; quel genre de personne est-elle au quotidien ?
On peut croire que cette personne bouge régulièrement. Elle dort un nombre d'heure raisonnable, surtout lorsqu'elle a prévu de courir le lendemain. C'est peut-être quelqu'un qui cuisine la plupart de ses repas ? Quelqu'un qui suit un plan, pas nécessairement à la lettre mais du moins qui a une idée d'où elle s'en va. C'est quelqu'un qui prend soin de ses articulations en travaillant activement sa force et sa mobilité en parallèle de son entraînement. C'est aussi quelqu'un qui fait preuve d'autobienveillance, lorsqu'elle ne peut pas aller courir à cause d'un évènement hors de son contrôle ou lorsque cela ne lui tente pas.
Toutes ces habitudes font partie d'un processus. Celui de courir régulièrement un 10 km. Si on s'applique à développer un processus qui s'arrime à notre vie au quotidien, on s'engage nécessairement à avoir du succès dans notre objectif. Mais ce n'est pas l'objectif en soi qui nous y amène, c'est bien le processus ?
Rien n'est noir ou blanc
Est-ce qu'on vous suggère de délaisser tous vos objectifs ? Bien sûr que non. La vie ,comme le fait d'être actif au quotidien, n'est ni noire ni blanche.
On vous suggère de faire un petit objectif d'introspection. Si vous aviez déjà un objectif en tête, écrivez-le.
Ça y est ?
Maintenant énumérez le processus que vous avez actuellement en place pour l'atteindre.
Si votre processus vous semble suffisant, tant mieux. S'il vous semble un peu maigre, vous pouvez le bonifier en vous posant la question, qu'est-ce qu'une personne qui atteint ''X objectif'' met en place comme processus pour l'atteindre.
Et oubliez votre objectif. Concentrez-vous sur le processus et écrivez-nous comment ça se passe !
Bouger autrement,
et pour les bonnes raisons
Le Club Bonzai
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